Publié le juillet 19, 2023
Ouverture et valorisation des données environnementales d’une collectivité
Présentation de la thématique
Aujourd’hui, l’environnement est une thématique centrale dans de nombreux domaines et secteurs de métiers. Si l’environnement est un sujet connu de tous à des niveaux différents, la question de la gestion des données qui y sont liées l’est beaucoup moins. En effet, toute information environnementale représente une donnée potentielle pouvant être collectée, cataloguée, stockée et utilisée afin d’analyser les territoires.
Au sein de la Communauté de Communes de l’Ile d’Oléron (CCIO), le service Espaces naturels tend à produire de nombreuses données environnementales qui permettent notamment d’assurer le suivi des différentes espèces sur le territoire année après année. Ces inventaires d’espèces reposent sur des protocoles précis permettant de suivre l’évolution des populations à travers le temps et l’espace ce qui est une information très importante en terme de gestion du territoire. Or, jusqu’à récemment, différents problèmes s’imposaient aux membres du service lors de la récupération de ces données sur le territoire :
- Un manque de sécurisation des données issues de formats et de pratiques non adaptés.
- Un besoin de diffuser les données environnementales à l’échelle régionale et nationale afin d’alimenter la banque de données environnementales du Système d’Information de l’Inventaire du Patrimoine Naturel.
Cet article va donc présenter comment le service SIT du Pôle Marennes Oléron (PMO) a accompagné le service Espaces naturels de la CCIO dans la restructuration de leurs données et pratiques afin d’assurer à la fois une sécurisation de ces dernières et leur ouverture vers une démarche d’OpenData.
Contexte national
Au sein du contexte national, les données environnementales sont soumises à différentes réglementations dont le code de l’environnement et la Directive européenne INSPIRE du 14 mars 2007. Cette directive à pour principal objectif de mettre en place une infrastructure permettant de favoriser la protection de l’environnement. Cette dernière s’appuie sur l’ensemble des autorités publiques (allant de l’Etat aux collectivités territoriales) détenant des données relatives à l’environnement. Dans ce cadre, les autorités publiques sont chargées de :
- Cataloguer les données environnementales à composantes géographiques existantes ou futures
- Produire des métadonnées associées
- Publier les données et leurs métadonnées en ligne
Pour en savoir plus : La directive européenne Inspire | Ministères Écologie Énergie Territoires (ecologie.gouv.fr).
Par conséquent, dans la démarche d’ouverture des données de la CCIO, un acteur du territoire a été identifié comme porte d’entrée vers l’ouverture des données : FAUNA (Observatoire de la faune sauvage en Nouvelle-Aquitaine) puisqu’il représente le SINP à l’échelle régionale.
Méthodologie déployée
Pour assurer l’accompagnement des services environnementaux dans leur démarche, le service SIT a mis en place une méthodologie en plusieurs étapes.
Catalogage des données
La première étape consiste à récupérer l’ensemble des données produites par le service Espaces naturels. Après des premières discussions, la conclusion s’est portée sur la nécessité de cataloguer les données relatives aux inventaires faunistiques en priorité.
Cette première étape a permis de récupérer les données relatives à 11 inventaires différents concernant principalement l’avifaune présente sur le territoire. Pour chaque inventaire, de nombreux fichiers de recensement ont été récupérés (shp, xls, cvs, etc.) en fonction de l’année et du protocole de saisie.
La diversité des formats et de leur composition a imposé un constat : la nécessité de restructurer les données et de les sécuriser en base avant de pouvoir les remobiliser. En effet, la mise en place d’une base de données permet d’assurer la structuration de ces dernières, de faire gagner du temps aux utilisateurs et de pouvoir en gérer les droits.
Restructuration des données et création d’une base de données
Pour cela, un travail a été réalisé en collaboration avec les utilisateurs afin de redéfinir les protocoles. Ce travail s’est fait sur la restructuration interne des protocoles afin de ne conserver que les informations nécessaires lors de la saisie de données mais également les informations dont FAUNA a besoin.
Champs rendus obligatoires dans les standards de FAUNA
Par la suite, les structures des nouveaux protocoles ont été intégrées au sein de la base de données et ont été alimentées via un processus complet de récupération des données via un outil de type ETL.
Processus de restructuration des protocoles et des données
Déploiement d’un outil opérationnel
Une fois la restructuration des données et leur sécurisation assurées, un outil de saisie opérationnel et répondant aux besoins a pu être déployé. Ceci s’illustre par la mise en place d’une application cartographique dédiée à la saisie des inventaires faunistiques au sein duquel les utilisateurs peuvent observer leurs données mais aussi en intégrer de nouvelles. De plus, les métadonnées associées à chaque couche ont été produites afin de permettre un meilleur suivi et une meilleure compréhension de ces dernières.
Application cartographie de consultation et de saisie d’inventaires faunistiques pour la CCIO
L’ensemble de ce processus permet donc de :
- Donner un outil facile à prendre en main par les utilisateurs
- Consulter et alimenter les inventaires faunistiques de la CCIO
- Disposer des métadonnées relatives aux différentes couches
- Sécuriser l’enregistrement des données
Ouverture vers une démarche d'OpenData
Enfin, afin de répondre aux exigences de la Directive INSPIRE, la mise en place d’une passerelle entre la base de données produite par le PMO et la base de données de FAUNA est en cours. Ceci permettra une ouverture des données avec une récupération régulière des données par FAUNA afin de les diffuser sur leur plateforme et de les faire remonter à l’échelle nationale. De plus, compte tenu du caractère sensible des données environnementales, FAUNA sera chargé de la dégradation spatiale de ces dernières afin de ne pas diffuser d’informations pouvant porter préjudice aux espèces présentes sur le territoire.
Relation entre une base de données locale (PMO) et régionale (FAUNA)
Par l’ensemble de cette démarche, le Pôle Marennes Oléron a donc pu accompagner le service Espaces naturels de la CCIO afin de l’accompagnr dans ses pratiques, la sécurisation des données ainsi que leur diffusion à l’échelle régionale. Cette démarche a également permis à l’ensemble des utilisateurs et acteurs territoriaux de gagner du temps et d’avoir des pratiques facilitées. Ce processus peut être pris en considération par d’autres territoires afin d’offrir un exemple de traitement efficace et pertinent des données environnementales d’une collectivité territoriale.
Pour toutes informations complémentaires n'hésitez pas à contacter l'équipe du SIT !